Divagations...
On dit qu'il faut connaître le malheur pour être heureux.
Peut-on dire que le malheur est nécessaire au bonheur?
N'est-on jamais heureux complètement...?
Tu souris. Penses aux bidonvilles.
Tu chantes. Penses à tous ceux qui n'ont pas le droit.
Tu râle parce qu'il fait trop chaud. Penses à ceux qui meurent de soif.
Et prend un verre d'eau.
On est heureux parce que d'autres sont malheureux.
On se compare, on n'existe qu'à travers cela. Sans ça, nous ne sommes rien.
Qu'il fasse beau qu'il fasse nuit, tu es là.
Qu'il fasse jour ou qu'il pleuve, je pense à toi. Suis-je heureuse?
Pourtant je suis amoureuse.
Et devrait m'en réjouir, faire des rimes, faire semblant d'être joyeuse...
Et pourtant...
Qu'il vente ou qu'il y ait du brouillard, c'est toujours moi qui m'accroche.
Vaine brindille dans l'arbre de la vie.
Non, tu n'y es pour rien et c'est moi qui suis nulle.
Moi qui ne sais dire ce qu'il faut dire
Moi qui ne sais penser ce qu'il faut dire
Moi qui ne sais que te dire.
Moi.
Quel mot horrible.
Suis-je vraiment obligé de l'employer pour réussir à t'atteindre?
Sais tu au moins que c'est à toi que je m'adresse, toi qui hante mes nuits agités?
J'en doute. Comment pourrais-tu deviner une telle chose...
Déceler l'amitié sous la haine. Penser la haine derrière l'amitié.
La haine ou simplement l'exaspération. On mélange tout de nos jours.
Et on ne réfléchit plus.
Un reproche?
A qui t'adresses-tu, misérable créature.
Qui es-tu pour penser?
Pour juger?
Pour même écrire quoi que ce soit sur moi, toi, sur la vie, sur nous...
Je pensais...
Te voir peut-être.
Je ne peux que te rêver.
Et oublier.
La fiert, ça ne se ravale pas. Pas comme la colère.
Quoi que.
Pas chez toi.
Pas chez moi.
Tout reviens à ça.
C'est désolant.
Si nous l'écoutions? La pauvre, prise en éteau entre tout ça.
Pour des broutilles.
Si je pense à moi?
Si peux.
Tu sais, moi...