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Réflexions de Mang, visions d'une chauve souris sur un vaste monde...

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7 janvier 2010

Divagations...

On dit qu'il faut connaître le malheur pour être heureux.
Peut-on dire que le malheur est nécessaire au bonheur?
N'est-on jamais heureux complètement...?
Tu souris. Penses aux bidonvilles.
Tu chantes. Penses à tous ceux qui n'ont pas le droit.
Tu râle parce qu'il fait trop chaud. Penses à ceux qui meurent de soif.
Et prend un verre d'eau.
On est heureux parce que d'autres sont malheureux.
On se compare, on n'existe qu'à travers cela. Sans ça, nous ne sommes rien.

Qu'il fasse beau qu'il fasse nuit, tu es là.
Qu'il fasse jour ou qu'il pleuve, je pense à toi. Suis-je heureuse?
Pourtant je suis amoureuse.
Et devrait m'en réjouir, faire des rimes, faire semblant d'être joyeuse...
Et pourtant...
Qu'il vente ou qu'il y ait du brouillard, c'est toujours moi qui m'accroche.
Vaine brindille dans l'arbre de la vie.
Non, tu n'y es pour rien et c'est moi qui suis nulle.

Moi qui ne sais dire ce qu'il faut dire
Moi qui ne sais penser ce qu'il faut dire
Moi qui ne sais que te dire.
Moi.
Quel mot horrible.
Suis-je vraiment obligé de l'employer pour réussir à t'atteindre?
Sais tu au moins que c'est à toi que je m'adresse, toi qui hante mes nuits agités?
J'en doute. Comment pourrais-tu deviner une telle chose...
Déceler l'amitié sous la haine. Penser la haine derrière l'amitié.
La haine ou simplement l'exaspération. On mélange tout de nos jours.
Et on ne réfléchit plus.
Un reproche?
A qui t'adresses-tu, misérable créature.

Qui es-tu pour penser?
Pour juger?
Pour même écrire quoi que ce soit sur moi, toi, sur la vie, sur nous...
Je pensais...

Te voir peut-être.
Je ne peux que te rêver.
Et oublier.

La fiert, ça ne se ravale pas. Pas comme la colère.
Quoi que.
Pas chez toi.
Pas chez moi.
Tout reviens à ça.
C'est désolant.

Si nous l'écoutions? La pauvre, prise en éteau entre tout ça.
Pour des broutilles.
Si je pense à moi?
Si peux.
Tu sais, moi...

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7 janvier 2010

notre besoin de consolation est impossible a rassasier

Je             suis dépourvu de foi et ne puis donc être heureux, car             un homme qui risque de craindre que sa vie soit une errance absurde             vers une mort certaine ne peut être heureux. Je n'ai reçu             en héritage ni dieu, ni point fixe sur la terre d'où             je puisse attirer l'attention d'un dieu : on ne m'a             pas non plus légué la fureur bien déguisée             du sceptique, les ruses de Sioux du rationaliste ou la candeur ardente             de l'athée. Je n'ose donc jeter la pierre ni à             celle qui croit en des choses qui ne m'inspirent que le doute,             ni à celui qui cultive son doute comme si celui-ci n'était             pas, lui aussi, entouré de ténèbres. Cette pierre             m'atteindrait moi-même car je suis bien certain d'une             chose : le besoin de consolation que connaît l'être             humain est impossible à rassasier.

En ce qui me concerne, je traque la consolation comme le chasseur             traque le gibier. Partout où je crois l'apercevoir dans             la forêt, je tire. Souvent je n'atteins que le vide mais,             une fois de temps en temps, une proie tombe à mes pieds. Et,             comme je sais que la consolation ne dure que le temps d'un souffle             de vent dans la cime d'un arbre, je me dépêche de             m'emparer de ma victime.

Qu'ai-je alors entre mes bras             ?

Puisque je suis solitaire : une femme aimée ou un compagnon             de voyage malheureux. Puisque je suis poète : un arc de mots             que je ressens de la joie et de l'effroi à bander. Puisque             je suis prisonnier : un aperçu soudain de la liberté.             Puisque je suis menacé par la mort : un animal vivant et bien             chaud, un cœur qui bat de façon sarcastique. Puisque je             suis menacé par la mer : un récif de granit bien dur.

Mais il y a aussi des consolations qui viennent à moi sans y être conviées et qui remplissent ma chambre de chuchotements odieux : Je suis ton plaisir - aime-les tous ! Je suis ton talent - fais-en aussi mauvais usage que de toi-même ! Je suis ton désir de jouissance - seuls vivent les gourmets ! Je suis ta solitude - méprise les hommes ! Je suis ton aspiration à la mort - alors tranche !


stig dagerman

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